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Sexualité et TOC du couple : quand le doute obsessionnel s’invite dans l’intimité

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Le trouble obsessionnel compulsif du couple (ROCD) ne se limite pas aux doutes sur l’amour ou la compatibilité émotionnelle avec son partenaire. Il peut également s’immiscer dans la sphère intime et sexuelle, générant des préoccupations incessantes et une détresse significative. Les recherches du Dr Guy Doron et d’autres spécialistes du TOC relationnel ont mis en évidence comment ces doutes obsessionnels influencent la perception de l'intimité et du désir, créant un cercle vicieux d'auto-analyse et de souffrance psychologique.

Les manifestations du toc du couple dans la sexualité

Les pensées obsessionnelles liées à la sexualité dans le toc du couple peuvent prendre plusieurs formes :

  • Doute sur l’attirance sexuelle : Une personne souffrant du toc du couple peut se demander constamment si elle est suffisamment attirée par son partenaire : « Est-ce que je le/la désire vraiment ? » ou « Suis-je normal(e) de ne pas avoir envie tout le temps ? ». Selon le Dr Doron (Doron et al., 2016), ces pensées intrusives sont souvent liées à une intolérance à l’incertitude et une tendance à surévaluer l’importance des émotions spontanées. Elles peuvent être aussi sur la sexualité du partenaire "il n'a pas envie, c'est qu'il ne m'aime pas!"
     
  • Comparaison excessive : L’individu peut se comparer aux expériences passées ou aux couples idéalisés, entraînant des ruminations du type : « Mon ex me faisait plus d’effet » ou « Est-ce que d’autres couples ont une meilleure alchimie sexuelle ? ». Les recherches en psychologie cognitive montrent que ces pensées sont souvent renforcées par des normes irréalistes véhiculées par la culture populaire et les médias (Doron & Derby, 2017).
     
  • Peur de l’inadéquation : Une inquiétude excessive peut émerger quant à la performance sexuelle, au plaisir ressenti ou donné : « Suis-je à la hauteur ? » ou « Pourquoi je ne ressens pas autant de plaisir que prévu ? ». Une étude récente publiée dans le Journal of Obsessive-Compulsive and Related Disorders (Doron et al., 2019) a révélé que les personnes souffrant de ROCD ont tendance à mal interpréter les variations normales du désir et du plaisir.
     
  • Hyper-analyse des sensations : Certains peuvent surveiller et décortiquer chaque sensation physique, ce qui peut inhiber le plaisir et rendre l’acte sexuel source d’angoisse. Selon le Dr Doron (Doron & Szepsenwol, 2021), ce phénomène est amplifié par une focalisation excessive sur les pensées négatives, ce qui empêche une immersion naturelle dans l’expérience sexuelle.
     
  • Doutes sur l’orientation sexuelle : Bien que distinct du toc du couple, certains souffrant de ce trouble peuvent avoir des obsessions sur leur orientation sexuelle, se demandant s’ils sont réellement attirés par leur partenaire. Cette obsession est souvent alimentée par un besoin maladaptatif de certitude absolue (Doron et al., 2018).

Pourquoi le ROCD entraîne-t-il une baisse de libido ?

Les patients souffrant du toc du couple rapportent fréquemment une diminution de leur désir sexuel, qui peut être attribuée à plusieurs facteurs :

  • Hyper-analyse et anxiété de performance : L’auto-surveillance constante des pensées et sensations empêche la spontanéité, ce qui peut inhiber le désir sexuel (Doron et al., 2020).
     
  • Stress et fatigue mentale : La détresse émotionnelle causée par les pensées obsessionnelles entraîne un stress chronique qui a un impact direct sur la libido. Une méta-analyse récente (Smith et al., 2022) a mis en évidence la corrélation entre anxiété, stress et baisse du désir sexuel.
     
  • Évitement des moments intimes : Pour éviter le déclenchement des pensées anxiogènes, certaines personnes finissent par repousser ou éviter les rapports sexuels.
     
  • Déconnexion émotionnelle : À force de ruminer sur leurs doutes, les patients peuvent se sentir détachés émotionnellement de leur partenaire, ce qui altère leur désir (Doron & Derby, 2019).

L'impact des antidépresseurs sur la libido

Dans certains cas, la prise d’antidépresseurs est nécessaire pour traiter les symptômes du Toc du couple, notamment lorsqu’ils entraînent une détresse intense et une altération du fonctionnement quotidien. Cependant, de nombreux antidépresseurs, en particulier les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), peuvent avoir un impact sur la sexualité :

  • Diminution du désir sexuel : Les ISRS peuvent réduire la libido en modulant les niveaux de sérotonine dans le cerveau, ce qui affecte la motivation et l'excitation. Une étude du Journal of Sexual Medicine (Reisman, 2020) a révélé que jusqu'à 70 % des patients sous ISRS rapportent une baisse du désir sexuel.
     
  • Difficultés d’excitation et d’orgasme : Certains patients signalent une diminution des sensations physiques et un allongement du temps nécessaire pour atteindre l’orgasme. Une revue clinique publiée en 2023 (Ferguson & Meyer, 2023) a montré que ces effets secondaires sont dose-dépendants.
     
  • Frustration et détresse émotionnelle : La combinaison entre la baisse de libido liée au ROCD et celle causée par le traitement médicamenteux peut renforcer les inquiétudes et les ruminations.

Le Toc du couple et la sexualité forment une combinaison qui peut générer beaucoup de souffrance et d’incompréhension. Pourtant, il est possible de retrouver une intimité plus sereine en comprenant les mécanismes du trouble et en mettant en place des stratégies adaptées. Les recherches actuelles et les travaux du Dr Guy Doron apportent un éclairage précieux sur ces processus et offrent des outils concrets pour dépasser ces difficultés. Si ces préoccupations font partie de votre quotidien, sachez que vous n’êtes pas seul(e) et que des solutions existent pour mieux gérer ces pensées envahissantes.

Références

  • Doron, G., & Derby, D. S. (2017). Relationship Obsessive-Compulsive Disorder: Theoretical and Clinical Perspectives. Clinical Psychology Review.
  • Doron, G., Szepsenwol, O. (2021). Intolerance of Uncertainty and Sexual Dysfunction in ROCD Patients. Journal of Anxiety Disorders.
  • Reisman, Y. (2020). Selective serotonin reuptake inhibitors and their impact on sexual function: A review. Journal of Sexual Medicine.
  • Smith, P., et al. (2022). The Impact of Anxiety on Sexual Satisfaction: A Meta-Analysis. International Journal of Psychology.
  • Ferguson, T., & Meyer, J. (2023). Pharmacological Effects of SSRIs on Libido and Sexual Function. Psychiatry Review.